Communiqué de Presse 011 | 25/03/2017

Communiqué de Presse 011 | 25/03/2017

Le Cameroun ajourne pour la troisième fois le procès des Camerounais anglophones injustement détenus pour avoir exprimé leurs droits à la liberté d’expression et d’association.

La West Cameroon Association (WCA) condamne la séance shambolique déroulée au tribunal militaire hier, 23 mars 2017, lors du procès de Dr Nkongho Felix Agbor Balla et de Dr Neba Fontem – dirigeants du Cameroon Anglophone Civil Society Consortium (CACSC), ainsi que des nombreux autres détenus du Nord-Ouest et du Sud-Ouest , les deux régions anglophones du pays.

Il y a de cela plus de neuf semaines que le Dr Agbor Balla, le Dr Neba Fontem, M. Mancho Bibixy et plusieurs autres ont été enlevés du Cameroun occidental par le gouvernement de la République du Cameroun (LRC). Ils ont été accusés des graves infractions capitales, y compris le terrorisme, qui porte la peine capitale dans LRC.

La WCA condamne dans les termes les plus forts, cette illégalité évidemment illimitée et flagrante par le gouvernement de LRC. Il s’agit du troisième ajournement du procès, pendant lequel le procureur de LRC n’a pas pu présenter aucun preuve ou témoin à l’appui de ses revendications d’infractions capitales.

La WCA tient à rappeler au gouvernement de LRC que leur tactique de retard sur la présentation des preuves contre les accusés est évidemment une violation grave des conventions internationales des droits de l’homme auxquelles LRC est signataire, à savoir:

1) Arrestations et détentions arbitraires.

2) Déni de procès public équitable.

Ces violations flagrantes des droits de l’homme auront des graves conséquences sur les cadres ou les fonctionnaires de l’État, qui par défaut ou pas et ainsi que par leur abandon de responsabilité se montrent coupables ou complices de ces abus.

La WCA a noté que le gouvernement de la LRC n’était même pas en mesure de respecter ses propres lois et n’a pas fourni la liste des ses témoins à l’équipe de la défense 5 jours avant l’audience, comme prescrit la loi en vigueur. Au lieu de cela, le procureur a présenté une autre liste de vingt-cinq autres anglophones- qui eux aussi ont été récemment enlevés, et a voulu regrouper tous ces accusés anglophones dans un seul cas. Cet embarras de la part du gouvernement de la LRC est déplorable et témoigne d’une tentative de violer toutes les normes et lois internationales et de refuser un procès public équitable à chacun des accusés.

S’il y avait un doute que c’était tout le peuple du Cameroun Occidental, qui est impliqué par ce procès, de tel doute aurait été écarté hier au tribunal militaire par cet acte flagrant de l’Etat, celui de rassembler tous les Camerounais occidentaux sans distinction de leurs «infractions prétendues» . Si LRC était un pays où la loi est respectée, le juge en chef, le colonel Mme Abega aurait été appelée à rejeter ces revendications et libérer tous ces détenus, sous faute d’admissibilité.

Au lieu de cela, étant donné que ce juge militaire est mariée au directeur de la sécurité intérieure de LRC, il est évident qu’elle agit en vertu d’ordonnances exécutives où le verdict de l’affaire semble avoir déjà été déterminé politiquement. La WCA déplore Mme Abega pour son incompétence flagrante et pour n’avoir pas agi avec impartialité et assurer un procès public équitable aux détenus. Nous tenons à rappeler aux autorités de la LRC chargées de poursuivre cette affaire inadmissible qu’elles assument pleinement leurs responsabilités personnelles en ce qui concerne les violations des droits de l’homme et la sécurité de tous les Camerounais anglophones arrêtés et incarcérés arbitrairement.

Ces flagrants abus par le gouvernement de la LRC, dominés par des individus des tribus Ewondo Beti / Bulu, mettent en danger la sécurité de l’État et posent un risque très réel d’instabilité et de désordre grave, voire de rupture de l’État – un résultat que le gouvernement a à maintes fois affirmé vouloir éviter que ça se produise, vu ses multiples déclarations publiques que le Cameroun est «un et indivisible».

La WCA a maintenant des raisons sérieuses de croire que les individus cités ci-dessous ont une responsabilité personnelle et directe sur les violations bien documentées des droits de l’homme, qui ont été infligées aux peuples du Cameroun Occidental depuis Octobre 2016 lorsque les grèves des étudiants, des avocats et des enseignants ont commencé. Ces violations flagrantes des droits de l’homme ont également été corroborées par les rapports du Département d’État Américain sur les pratiques en matière de droits de l’homme au Cameroun, 2016.

Voici une liste non complète des fonctionnaires de l’Etat camerounais qui sont censés être responsables de ces violations documentées des droits de l’homme dans le Cameroun occidental:

M. Laurent Esso, Ministre de la Justice et garde des sceaux.

M. René Emmanuel Sadi, Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation.

M. Martin Belinga Eboutou, Directeur du Cabinet Civile à la Présidence.

M. Martin Mbarga Nguele, Délégué Général à la Sûreté Nationale.

M. Jean Baptiste Bokam, Secrétaire d’Etat à la Défense en charge de la Gendarmerie.

M. Jacques Fame Ndongo, Ministre de l’Enseignement Supérieur.

La WCA espère que les personnes ci-dessus prendront les mesures nécessaires pour s’exonérer de ces accusations très graves et agir avec la compétence et les obligations internationales attendues de ces hauts bureaux de l’Etat.

La WCA souhaite encourager son excellence le Président Paul Biya à intervenir pour résoudre cette crise anglophone en convoquant une conférence constitutionnelle internationale afin de restaurer la gouvernance autonome du peuple du Cameroun occidental. Il s’agit d’un droit humain fondamental selon le droit international, le droit à l’autodétermination accordé au Cameroun méridional (aujourd’hui West Cameroon) par l’Organisation des Nations Unies; Cela ne devrait jamais avoir été altéré par la constitution de 1961.

Que Dieu bénisse le Cameroun Occidental .

Le WCA est un rassemblement des Camerounais anglophones basés au Cameroun et dans la Diaspora.

The Secretariat,
The West Cameroon Association,
Email: secretariat[at]westcamassoc[dot]org
Weblink: http://www.westcamassoc.org/

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2017-03-25T14:13:15+00:00 March 25th, 2017|Anglophone Problem, Currently Trending, Politics & Governance, Press Releases, WCA Press Releases|Comments Off on Communiqué de Presse 011 | 25/03/2017